Introduction :
Le problème de la vérité est fondamentale :
Il est impossible de trouver un sens à notre vie et de
donner un sens à tout l'immense effort collectif de la
vie civilisée s'il n'y a pas de vérité en
philosophie. Il est impossible d'échapper au problème
de la vérité de nos affirmations, car si quelqu'un
prétendait que ce problème ne l'intéresse
pas, je lui demanderais aussitôt, s'il est vrai que le problème
de la vérité n'est pas intéressant et nous
retrouverions par là un problème de vérité.
Le seul moyen de l'éviter serait de renoncer à tout
exercice de notre intelligence (laquelle ne s'exerce qu'en affirmant
quelque chose) et se taire définitivement !
La mort est la fin de la vie pour notre corps, nos organes, notre sensibilité : est elle aussi la fin pour notre conscience, notre intelligence, notre volonté, notre liberté, notre amour ?
C'est une certitude immédiate de ma conscience qu'actuellement
je suis mais comment se fait-il que je sois ? Cela a-t'-il
une cause, une explication, une raison d'être ?
N.B : Pour les catholiques, le concile Vatican I affirme
que l'existence de Dieu peut-être connue sans la foi, par
le moyen naturel de la raison humaine comme une cause se fait
connaître par ses effets.
PARTIE I
Les outils du philosophe (Approche Métaphysique)
notions fondamentales et principes fondamentaux
En effet toute définition, sans exception aucune, répondant
à la question : " Qu'est-ce que c'est ? "
inclut en elle en son centre même et à son fondement
la notion première d'être. L'être seul est
supposé en tout ce qui est.
N.B : toutes les notions fondamentales de métaphysique
se rattachent à la notion d'être. L'intelligence
s'attache donc à la compréhension des définitions.
Par contre le lecteur doit s'attacher à ne pas essayer
de les " imaginer ".
Le principe d'identité peut se reformuler de la façon suivante : TOUTE CHOSE EST CE QU'ELLE EST. Une formulation négative serait : une chose n'est pas ce qu'elle n'est pas qui n'est que l'exclusion de l'être de ce qui n'est pas car ce qui n'est pas n'est rien (il ne faut pas essayer d'imaginer le rien !)
Le principe d'identité ne peut être démontré
par aucun raisonnement puisque tout raisonnement le présuppose,
reste qu'il n'en a nul besoin parce qu'il est d'une évidence
immédiate pour l'intelligence.
Pour éviter un faux raisonnement ou un sophisme, il faut toujours le mettre sous sa forme précise A est B or B est C donc A est C. Pour que le raisonnement soit exact, il faut que B dans les deux propositions représente la même chose.
Si nous prenons le raisonnement d'Hegel :
+ L'être est indétermination (L'être commun à tout, donc il faut faire abstraction des différences)
+ or l'indétermination est néant
+ donc l'être est néant
Par ce raisonnement affirmer se change en nier ! (Cette philosophie
est essentiellement révolutionnaire).
Ce qui intéresse la métaphysique, c'est l'être réel, c'est la réalité des choses. Ex : la planète Neptune est un être réel car elle n'a pas commencé à exister au moment de sa découverte.
L'être de raison est ce qui n'existe que dans notre pensée
N.B : Le néant n'est pas quelque chose qui existe puisque par définition, il est précisément ce qui n'existe pas. Ce n'est en aucune manière de l'être réel car il n'y a d'idée de néant que grâce au procédé de négation (ici négation de l'être lui même) qui est un procédé du fonctionnement de notre pensée ; c'est donc encore de l'être de raison. Il en est évidemment de même de toutes les négations. Par exemple la cécité, n'est que le manque de la vue : c'est la vue qui n'existe pas, ce n'est donc pas quelque chose qui existe.
L'étude de l'être de raison, s'appelle la logique
On appelle en philosophie ESSENCE ou NATURE d'une chose ce que la chose EST
On appelle EXISTENCE de la chose, le fait d'exister sans tenir compte éventuellement de ce qu'elle est car un fait (ici l'existence) ne se démontre pas, il se constate. Seule l'intelligence peut reconnaître cette distinction. (Il n'y a pas possibilité de représenter l'essence sans l'existence et réciproquement)
L'essence est un être de raison alors que l'existence est un être réel.
Divers courants philosophiques appuieront davantage sur l'un ou
l'autre aspect.
Les substances sont des êtres qui ont en eux mêmes de quoi exister et se suffisent donc à eux mêmes pour exister. Ex l'homme, le cheval, la pierre etc ... ont l'être en soi
Les accidents sont des êtres qui n'ont pas en eux mêmes
de quoi exister. Ils ont besoin d'un autre être, d'un sujet
(ou substance) en qui exister. De l'être en un autre. Ex
blancheur, paternité etc ...
Le caractère d'une substance à être sujet
est appelé en philosophie la subsistance (en grec hypostase),
et lorsqu'il s'agit d'un être doué d'intelligence
et de liberté, la personne .
La substance, être réel, est constituée par l'ensemble de la substance et de ses accidents inséparablement.
Concernant les accidents, Aristote les a classés en neuf catégories dont les quatre principales sont :
La qualité : Ce qui qualifie la substance, ce qui lui appartient en propre. Parmi les qualités, celles que l'on possède en soi comme de véritables " possessions " dont on peut disposer s'appellent " habitus ". Les habitus sont nos avoirs. Par exemple la science est un avoir de l'intelligence.
La quantité : Dans les substances corporelles la quantité est l'accident premier et fondamental qui est le sujet de tous les autres.
La relation : C'est l'accident par lequel un être se rapporte à un autre, par l'orientation vers cet autre
L'action : C'est l'accident par lequel un être
en transforme un autre. Cette considération de l'action
introduit la notion de changement.
Un certain nombre de philosophes à la suite d'Héraclite
ont prétendu contester le principe d'identité en
s'appuyant sur le fait du changement. Le changement est un fait
d'expérience courante qui semble vraiment contredire le
principe d'identité. Le changement consiste en ceci que
ce qui était n'est plus et que ce qui n'était pas
est maintenant. Il est donc une destruction de l'identité
de l'être. La solution à ce problème se trouve
dans la distinction entre " l'être en puissance "
et " l'être en acte " qui va constituer
une nouvelle division de l'être en métaphysique.
L'être en acte (actuel) est l'être actuellement existant (on dit encore réalisé).
L'être en puissance est l'être en possibilités
d'être non encore réalisées.
Le changement ne provient ni de ce qui est, parce que cela est déjà, ni de ce qui n'est pas, parce que cela n'est rien, mais de ce qui peut être, bien que cela ne soit pas encore en acte. Le changement est un cas particulier de la multiplicité : C'est la multiplicité successive des instants différents les uns des autres qui constitue le temps. Un monde dans le temps est un monde changeant.
L'être ne peut être qu'un, car on ne peut rien concevoir qui s'ajoute à l'être pour y introduire une différenciation, car ce serait encore de l'être ou cela ne serait rien. La multiplicité, ne pouvant provenir de l'être qui est commun à tous les êtres ni d'autre chose que l'être qui ne serait rien, semble impossible.
En effet, les différences entre les êtres sont elles
mêmes de l'être (on ne peut parler de ces différences
que parce qu'elles sont) et nier l'être, c'est nier les
différences, donc nier la multiplicité. Si les contradictoires
sont identiques tout se confond et toute diversité disparaît :
une philosophie qui identifie les contradictoires ne peut que
se contredire (Ex Héraclite).
Or il y a deux sortes de multiplicités
Multiplicité des espèces (une orange, un tigre)
Multiplicité des individus de même espèce (deux tigres)
Le mot espèce désigne un ensemble d'êtres de même nature
Le mot individu signifie étymologiquement " qu'on
ne peut diviser sans détruire "
Devant le fait que les individualités sont différentes
quand l'espèce est la même, il faut bien en conclure
que l'individualité provient d'un autre principe que la
nature spécifique. L'être de la substance corporelle
est donc constitué de deux principes distincts, l'un qui
lui donne son individualité, l'autre qui lui donne la nature
de son espèce ou spécificité.
Le principe de l'individualité est évidemment la
matière dont les corps sont faits car ils se distinguent
l'un de l'autre malgré leurs organisations semblables parce
qu'ils ne sont pas faits de la même portion de matière.
Quand au principe de spécificité, le vocabulaire
philosophique que nous utiliserons désormais le nomme la
forme. En philosophie il s'agit du principe intérieur qui
organise la matière dont un corps est fait. La forme est
donc la même pour toute l'espèce.
En synthèse :
Matière : ce dont les corps sont faits, qui par soi
n'a ni nature ni forme et qui ne sera déterminé
que par la forme à constituer une substance d'une certaine
nature mais ce qui, par sa divisibilité en portions distinctes,
peut donner à chaque corps son individualité
Par extension des notions :
On appelle matériel tout ce qui est indéterminé en soi même , tout ce qui constitue le contenu
On appelle formel tout ce qui a une fonction déterminante, spécificatrice, tout ce qui situe quelque chose dans sa nature même.
Ainsi, l'objet matériel d'une faculté de connaissance, c'est tout ce qu'elle connaît ou peut connaître.
L'objet matériel d'une science, c'est l'ensemble de tout
ce qu'elle étudie pour le connaître, mais l'objet
formel qui détermine sa nature c'est ce qu'elle EN connaît,
ce en quoi elle le connaît.
Exemple : Le cadavre est fait de la même matière que le corps vivant. Ce qui est changé, c'est ce qui donne aux corps leurs natures, c'est donc la forme. Par cet exemple, il apparaît que la matière qui demeure à travers tous les changements de corps est susceptible de toutes les formes. Ainsi dans la matière nous retrouvons l'être en puissance et dans la forme l'être en acte.
Dans les changements de nature des corps, il y a continuité
matérielle et discontinuité formelle. Un exemple
courant et très simple L'eau est composée de deux
molécules Hydrogène et Oxygène (H2O)
passe de l'état de glace à l'état de vapeur
en passant par l'état d'eau liquide.
On appelle cause en métaphysique tout ce qui contribue
à constituer quelque chose dans son être, donc tout
ce dont quelque chose dépend dans son être.
Pour la substance corporelle nous avons déjà identifié deux causes intrinsèques, c'est à dire constitutives de son être même :
La cause matérielle
La cause formelle
Il reste deux causes extrinsèques à découvrir afin de pouvoir passer de la puissance à l'acte.
Ces causes font appel au principe de raison d'être (2ème principe, le 1er étant celui d'identité ou de non contradiction)
Ce principe s'énonce de la façon suivante ; CE QUI EST ET N'EST PAS PAR SOI est PAR un AUTRE.
La cause efficiente est cette cause réalisatrice, opératrice, effectuatrice du changement qui permet à l'être de passer de la puissance à l'acte. L'être en acte est en quelque sorte une fin vers laquelle le changement est orienté.
Ainsi la fin sera appelée cause finale
3ème principe : La réciprocité
des causes.
Ce principe de causalité des causes s'énonce de la façon suivante : Les causes sont réciproquement causes l'une de l'autre. Chacune des 4 causes dans son ordre de causalité cause les autres. Il est donc indispensable pour une chose de comprendre les 4 causes sans en exclure une.
La matière sans la forme (la cause matérielle sans la cause formelle)
L'origine sans la fin (la cause efficiente sans la cause finale)
Ce principe de réciprocité des causes permet de
résoudre des problèmes a priori insoluble et évite
de tomber dans certaines hérésies (par rapport à
la foi catholique).
PARTIE II
Les moyens de connaissance de l'homme
L'être objet de connaissance
En cours d'élaboration
N.B : Ce passage est essentiellement un " résumé "
juxtaposant des parties du livre suivant : Y a t'il une
Vérité ? (les grandes réponses de la
philosophie) de Jean Daujat (Ed Téqui). Ce dernier
peut-être défini comme un philosophe chrétien.
Il fut le responsable du département de la vérité
au sein de la Militia Christi.
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