La politesse est considérée comme une vertu (=bonne conduite) de pure forme, vertu d'étiquette, vertu d'apparat ! Pourtant aux enfants, c'est l'une des premières choses que l'on apprend, aussi la politesse ne peut-être considérée que comme la première "vertu" dans l'ordre chronologique et non d'importance. Cette vertu de forme, dénote pour ceux qui la possède une certaine éducation. Ainsi, un méchant poli nous semble plus haïssable qu'un méchant impoli car cette attitude révèle que celui-ci semble avoir conscience de sa méchanceté ! Dans cette remarque, nous nous plaçons dans une approche d'éthique.
Pour beaucoup de philosophe la morale est considérée
comme une politesse de l'âme, un savoir vivre, un cérémonial
de l'essentiel, inversement la politesse peut être considérée
comme une morale du corps, une éthique du comportement,
un code de vie sociale, un cérémonial de l'inessentiel
comme dirait Kant !
La morale commence donc au plus bas - par la politesse
- . En effet, aucune vertu n'est naturelle : il faut donc devenir
vertueux. Mais comment si on ne l'est déjà ? Par
une contrainte externe que certains appellent discipline, d'autres
éducation. L'enfant faute d'instinct ne peut le faire par
lui même, il faut que d'autres lui montrent. C'est par cette
apprentissage (dressage ?) que l'enfant mimant les manières
de la vertu, a une chance de devenir vertueux par le principe
d'Aristote : "C'est en pratiquant les valeurs que nous les
devenons ou dit autrement, les dispositions morales proviennent
d'actes qui leur sont semblables ". La politesse est donc
ce semblant de vertu, d'où les vertus proviennent.
D'après l'auteur toute l'éducation (familiale) se joue entre la plus petite des vertus qu'est la politesse qui n'est pas encore morale, et la plus grande (l'amour) qui ne l'est plus.
La politesse, n'est donc pas tout à fait une
vertu, mais comme le simulacre qui l'imite (chez l'adulte) ou
qui la prépare (chez les enfants). Elle est essentiel pendant
l'enfance, inessentiel dans l'âge adulte.
La politesse à la prendre trop au sérieux
est le contraire de l'authenticité, cher aux adolescents.
Si le savoir vivre n'est pas la vie ; la politesse n'est pas la
morale. Elle n'est pas pour autant rien. La politesse est une
petite chose qui en prépare de grandes.
La politesse n'est donc pas une vertu mais une qualité
seulement formelle. La politesse n'est pas tout, elle n'est presque
rien. Mais l'homme, aussi, est presque un animal ....
N.B : Ce passage est essentiellement un " résumé "
juxtaposant des parties du livre suivant : Petit
traité des grandes vertus d'André Comte Sponville
(Ed PUF). Celui-ci est un philosophe pouvant être définit
comme un athée fidèle à des valeurs chrétiennes.
Dans notre contexte, ce " résumé "
déforme en partie la pensée de l'auteur en occultant
certains points.